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Une sénatrice Verte à Clairvaux
Jeudi 23 mars, une sénatrice verte s’est rendue à Clairvaux avec comme objectif de rencontrer les auteurs de « l’Appel des 10 » et de se rendre compte des conditions de détention dans cette centrale. Suivait une conférence de presse à laquelle j’étais invitée comme porte parole des Verts Aube.
Mme Boumediene n’a pas rencontré les signataires : lorsqu’elle a demandé à voir la cellule x on le lui a montrée, mais elle était vide : le détenu était à l’atelier. Elle a donc demandé à voir l’atelier. Aucun des présents n’est venu la voir.
Elle a pu parler avec des détenus, mais ceux-ci qui n’ont formulé aucune revendication...
A sa sortie, elle nous a fait part de tout ce qu’elle a vu en présence d’un ancien « locataire » (comme il le dit lui-même) de la centrale où il a passé 6 ans. Cet ancien détenu l’a alertée sur les conditions de répression excessive de cette centrale. Il avait été condamné à perpétuité et a été incarcéré durant 25 ans dans différents centres sur le territoire. Pour lui, Clairvaux a été le plus dur. Il a saisi un tribunal en Suisse (je ne sais plus lequel) pour dénoncer tous les sévices dont il a été victime. Il a expliqué à Mme Boumediene que les détenus prenaient beaucoup trop de risques à parler( ??).
Ce qui a le plus choqué Mme Boumediene est en rapport avec les conditions de visite. Aucune intimité n’est possible. La promiscuité est telle que les voisins de parloir peuvent participer à toute conversation ; je ne vous parlerais pas des conditions d’intimité sexuelle dont chaque être humain a besoin (détenu comme femme de détenu). Le directeur de la prison a dit qu’il envisageait dans 2 ou 3 ans un projet de transformation de 2 ou 3 cellules en studio (ceci pour permettre aux 140 à 160 détenus de recevoir leur conjointe et leurs enfants). Mme Boumediene tient à dire qu’il n’est aucunement question de remettre en cause le travail de la justice, mais bien plutôt que les politiques s’interrogent sur l’intérêt de laisser en prison des êtres humains plus de 10 ans. Son propos n’est pas non plus une remise en cause de l’abolition de la peine de mort mais bien qu’après 10 ans d’internement les détenus soient en liberté surveillée, conditionnelle, ou encore que leur suivi se fasse sous une autre forme qu’il reste à inventer...
Françoise Delplanque
mise en ligne le samedi 25 mars 2006 , par Pascal Houplon Sans logo .
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