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Ethanol dans le Nogentais : le département suit les mauvais choix du gouvernement.


Pourtant, la filière éthanol est très consommatrice en pétrole, et son rendement énergétique est inférieur à celui de l’huile végétale brute, produit à partir de colza ou de tournesol. Pourtant les voitures françaises ne roulent pas à l’éthanol. Il faudra donc transformer cet alcool en ETBE (Ethyl Tertio Butyl Ether) pour l’incorporer à l’essence. Voici encore une opération coûteuse et qui place les agriculteurs sous la dépendance des raffineurs. Pourtant la forme d’agriculture choisie, dite intensive ou industrielle, ne pourra empêcher le regroupement des exploitations qui continue depuis 30 ans. Donc les pertes d’emplois agricoles seront difficilement compensées par les créations d’emplois agro-industriels. Enfin, signalons que les biocarburants n’ont rien de "bio". Les engrais, pesticides et autres OGM continueront à être employés, contribuant à l’intensification des problèmes de santé liés à l’environnement.

Nous aurions souhaité que l’on profite de l’obligation européenne de produire 5,75 % de biocarburants en 2010 pour autoriser l’huile végétale brute, et ceci particulièrement pour les tracteurs et les exploitations agricoles. Cela aurait permis aux agriculteurs d’augmenter leur autonomie énergétique, et aussi de se mettre à l’abri des futurs chocs pétroliers qui risquent de réduire leurs revenus, comme à chaque crise. Encore une fois, l’Etat français a mis tous ses œufs dans le même panier. Et ce qui est affligeant, c’est que les responsables locaux suivent en allant chercher leurs modèles de l’autre côté de l’Atlantique (Etats-Unis ou Brésil). Pourtant, il suffit de traverser le Rhin : les Allemands ont choisi, parallèlement à la filière industrielle, d’aider aux expérimentations de l’huile brute.

Pour finir, nous sommes stupéfaits des arguments sur le réchauffement climatique : en roulant à l’ETBE, on ne réduira que de 2 % maximum les rejets de gaz à effet de serre (il n’y aura pas plus de 10 % d’ETBE dans nos moteurs essence). D’autres mesures dans les transports sont plus efficaces : hybrides GNV ( - 30 % ) , voitures plus petites ou alternatives à l’automobile... Ici encore, les arguments de type publicitaire remplacent les choix de société qui nous seront imposés si nous ne savons pas les faire suffisamment tôt.

mise en ligne le mardi 29 août 2006 , par Pascal Houplon Sans logo .

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