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L’Europe est-elle menacée par ses centrales nucléaires ?

Le 25 juillet 2006, on est passé très près de la catastrophe nucléaire dans le réacteur de la centrale de Forsmark I en Suède.

Des travaux de maintenance ont causé un court-circuit qui a coupé la centrale nucléaire du réseau électrique. Le réacteur 1 s’est arrêté automatiquement. Dans une telle situation, il y a normalement 4 générateurs qui prennent le relais pour entre autre alimenter les pompes de refroidissement en électricité. Mais dans les faits, le court-circuit s’est propagé à l’ensemble du circuit d’alimentation si bien que les batteries des générateurs de secours ont elles aussi été victimes d’un court-circuit. Et ce n’est qu’au bout de 23 minutes que l’on a pu reprendre le contrôle du réacteur , lorsque enfin deux des quatre générateurs de même type de fabrication se sont mis à fonctionner et faire fonctionner le système de refroidissement d’urgence. Sept minutes plus tard, la destruction du réacteur n’aurait pu être empêchée, sit Höglund. Et la fusion du cœur qui s’en suit se serait produite une heure et demi plus tard.

« Le hasard a évité qu’une fusion du cœur ne se produise ». C’est ce qu’affirme à présent un homme qui doit savoir de quoi il parle. Lars-Olov Höglund a été responsable du département de construction dans l’entreprise Suédoise Wattenfall, il était responsable de la centrale nucléaire de Forsmark et connaît le réacteur par cœur. « C’est l’évènement le plus dangereux depuis Harrisburg et Tchernobyl » a-t-il dit au quotidien suédois Svenska Dagbladet.

L’AIEA (agence internationale de l’énergie atomique) avait déclaré en 2005 : "La centrale nucléaire de Forsmark est une des plus sûres au monde et il devrait être possible de la faire fonctionner encore 50 ans".

Début Août, la centrale de Temelin en République tchèque présentaient de sérieux problèmes de disfonctionnement. Les Autrichiens, déjà antinucléaires, sont très inquiets des problèmes qui ont affecté la centrale de Temelin, située à côté de la frontière tchèque. En trois jours la production a dû être stoppée trois fois. Une fuite d’huile dans la deuxième tranche avait entraîné l’arrêt de la turbine principale. Vingt minutes après la remise en route, celle-ci se coupait en raison d’une surchauffe. Et enfin, une vanne mal fermée avait provoqué le rejet de milliers de litres d’eau « légèrement » radioactive.

Nous ne sommes pas à l’abri d’accidents nucléaires graves, il ne faut pas oublier Tchernobyl et ne pas cesser de s’informer sur les conséquences de cette catastrophe. L’AIEA dénombre 50 victimes après l’explosion de Tchernobyl et 4000 victimes à long terme, alors que l’OMS annonce des nombres de victimes à 5 chiffres...

Extraits du journal allemand : le TAZ

mise en ligne le mercredi 29 novembre 2006 , par Pascal Houplon Sans logo .