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Vidéosurveillance : une mauvaise solution


Il ne s’agit que d’une technologie supplémentaire pour faciliter une politique de lutte contre le sentiment d’insécurité. En rien, ce dispositif ne s’attaque aux racines de l’insécurité (sociales, urbaines, inégalité, exclusions...). L’exemple Troyen démontre, dans ce domaine, ce qu’il ne faut pas faire. Tordons tout de suite le coup à une idée reçue : la vidéosurveillance n’est pas un outil de prévention. Et, répétons-le, en aucune manière elle ne traite les causes profondes de l’insécurité, ni ne désamorce les comportements délictueux.

Au mieux, dans des conditions très précises (lieux fermés : banques, commerces... ou parkings) les études démontrent que l’impact dissuasif est réel. A Troyes, l’implantation de caméras n’a donc acun sens dans un Centre-Ville comme le notre. On peut espérer dans l’hypothèse la plus favorable, un recul de la délinquance lors des premières semaines, le temps pour ses auteurs de mesurer la limite du système.

En effet, la peur du gendarme, la crainte d’être intercepté rapidement freine le passage à l’acte sur le lieu surveillé ce qui n’empêche pas en aucun cas l’acte d’être commis sur un lieu voisin et réputé non-surveillé !. Cette faculté d’interception est elle-même directement liée à une capacité d’intervention rapide. Or, dans le cas Troyen, les caméras fonctionneront en mode automatisé (sans visionnage) : « Personne ne se tiendra en permanence derrière les écrans » déclare Jacky Morin dans le Press’Troyes n°141 (décembre 2005). Aucun agent n’est donc prévu pour alerter une équipe de police qui de toute manière sera redéployée trop loin, hors des lieux vidéosurveillés : «  (La vidéo-surveillance) permettra aux forces de police de disposer de plus de temps pour intervenir ailleurs. ».

Or, les experts sont formels : un tel système sans moyen humain perd la plus grande partie de son efficacité. L’expérience et l’analyse démontrent en effet que les auteurs de délits s’adaptent rapidement aux nouvelles conditions consécutives à l’arrivée de caméras et en intègrent les limites : absence de capacité d’intervention, identification limitée dans un lieu ouvert. Les délits se déplacent hors de vue de l’œil électronique ; ils s’opèrent plus rapidement, parfois plus violemment et à visage masqué.

Bref, loin d’être la panacée, la vidéosurveillance à Troyes risque fort d’être un coup d’épée dans l’eau et une triste mesure électoraliste pour satisfaire quelques commerçants.

Pour les Verts, la lutte contre l’insécurité passe par des mesures complexes pour une solution durable.
 D’abord, il s’agit de traiter les raisons profondes : chômage, exclusion, ségrégation urbaine, inégalités sociales... sont autant de maux qui alimentent l’insécurité.
 Il convient également de réintroduire une présence humaine préventive par les îlotiers et les éducateurs.
 Enfin, l’indifférence aux autres est peut-être la source principale de ce sentimement. Coproduire de la sécurité, c’est aussi être attentif à son voisin, à celui que l’on croise dans la rue, c’est aussi aider nos anciens dans leurs besoins...

La lutte contre l’insécurité ne passera pas par des mesures gadgets et très coûteuses mais par un traitement profond et durable que les Verts veulent apporter.

mise en ligne le samedi 27 janvier 2007 , par Pascal Houplon Sans logo .


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