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Tchernobyl, 21 ans et la France croit toujours au nucléaire. Accueil > infos du groupe des Verts-Aube > archives > énergies >

Tchernobyl, 21 ans et la France croit toujours au nucléaire.


Pour fêter les 21 ans de l’explosion de la Centrale de Tchernobyl, les ukrainiens ont peut-être cuisiné un poulet à trois pattes. Autour d’une grande table, le chien sans tête, c’est vrai, fait un peu peur aux enfants. Mais, les marmots, depuis 21 ans s’y sont habitués.

En France aussi, le gouvernement a voulu fêter à sa manière cet anniversaire. Pas de poulet à trois pattes, ni de vache à cent pis ; le nuage radioactif, respectueux de la grandeur de la France, s’est arrêté à notre frontière... Alors, pour rendre hommage à cet événement et comme nous avons le sens des commémorations, le gouvernement en a profité pour signer le décret autorisant la construction d’une nouvelle génération de centrale nucléaire (EPR). Charmant...

Et l’Aube, notre département, est en premier ligne du problème nucléaire : une centrale à Nogent sur Seine, un centre de stockage à Morvilliers et le CSA de Soulaines. Bref, de quoi assurer une longue vie radiocactive à notre département. Cette situation particulière nous oblige également à mettre au coeur du débat politique, l’industrie nucléaire.

Dans ce domaine, le choix de la France est incongru et irraisonné. Car ce mode de production électrique pose bien plus de problèmes qu’il n’en résout. Surtout, à l’heure où l’urgence écologique nous oblige à investir massivement dans la sobriété énergétique et les énergies renouvelables, les milliards d’euros dépensés dans la recherche nucléaire ou le retraitement des déchets radioactifs sont autant d’investissement perdus.

Une énergie propre ?

Evidemment, les fervents admirateurs de l’énergie atomique ne cessent de vanter la « propreté » de cette électricité, formidable arme pour lutter contre le réchauffement climatique puisqu’elle n’émet pas de CO2... Propre ? Peut-on sérieusement parler d’une énergie propre lorsqu’elle produit des déchets d’une extrême dangerosité et ce, pour des milliers d’années ?

Peut-on raisonnablement, en y investissant des milliards d’euros, en faire l’alpha et l’oméga de notre lutte contre le réchauffement climatique ? Pas davantage. Car nous savons que partout dans le monde, et à fortiori dans les pays développés, ce n’est pas la production d’électricité mais les transports, l’agriculture ou les bâtiments qui sont les plus gros émetteurs de GES. En réalité, en France, le nucléaire ne représente que 18% de l’énergie consommée (et seulement 2% à l’échelle mondiale). 73% de cette énergie consommée provient encore des ressources fossiles (charbon, pétrole). Selon les scientifiques, les 440 réacteurs nucléaires en activité dans le monde ne permettent d’économiser que 4 à 6 % des émissions de CO2 : une goutte d’eau face à l’océan de nos problèmes ! Si le nucléaire ne représente , en France, que 18% de notre énergie consommée, ces 18% engloutissent des sommes gigantesques, des milliards d’euros dépensés dans la recherche nucléaire et le retraitement des déchets radioactifs. Ce sont autant d’investissements perdus dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Le nucléaire n’a pas d’avenir

Il existe une autre réalité qui condamne l’avenir du nucléaire : celle de la ressource en uranium. On évoque souvent le nucléaire comme une alternative à la fin du pétrole. Le hic, c’est qu’à l’échelle mondiale, le nucléaire (2% seulement de l’énergie consommée) ne pourra jamais se substituer au pétrole. Les ressource en uranium n’y suffiraient pas . De plus, la matière première de nos centrales atomiques n’est pas plus renouvelable que le pétrole ou le charbon. Dans les conditions de consommation et d’exploitation actuelle, l’uranium n’a qu’un peu plus de 50 ans de réserve ; guère plus que le pétrole. Qu’en serait-il si demain, des pays comme la Chine, l’Inde ou le Brésil adoptaient le modèle français ? Nous aurions quelques dizaines d’années de réserves devant nous ! Dans la meilleure des hypothèses, nous risquons donc de perdre, presque au même moment, les deux ressources sur lesquelles toute notre économie est fondée. Cela pourtant, n’empêche pas le gouvernement et la quasi totalité des partis politiques de soutenir le projet EPR dont la durée de vie technique est estimée à 60 ans !!! Cherchez l’erreur...

Evidemment, on nous promet le réacteur de 4e génération, la graal atomique, ou la fusion nucléaire (ITER)... Mais ces projets, personne ne peut pour le moment nous garantir qu’ils seront, un jour, techniquement opérationnel. Faut-il alors risquer un tel pari sur le dos des générations futures ?

Il faudrait également parler, pour conclure ce tableau, des autres risques que représente le nucléaire : risques de prolifération du nucléaire militaire, risques d’accidents, gestion des stockages à très long terme, risques de fuites et de contaminations... Sur ce dernier point, les révélations de Greenpeace sur les rejets du CSA de Soulaines restent inquiétantes.

Penser une politique de sobriété énergétique

Il convient donc, si l’on veut être raisonnable et penser une véritable politique du développement durable, d’envisager la fin du nucléaire. D’autres pays ont d’ailleurs fait ce pas : Allemagne, Belgique, Autriche... Il ne s’agit pas de couper soudainement toutes les centrales françaises, mais bien d’une sortie progressive, sur une trentaine d’années. Il s’agit surtout, à travers ce choix essentiel, de construire une nouvelle politique énergétique globale, compatible avec l’urgence climatique et reposant sur trois piliers : sobriété, efficacité, renouvelable. C’est le scénario negawatt déjà validé par de nombreux experts et scientifiques.

mise en ligne le jeudi 21 juin 2007 , par Pascal Houplon Sans logo .


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Le 01/10/2007
à 23:13:40 par
Monelle

Peak oil très bientôt, pour l’uranium (...)

Le pétrole et l’uranium dureront peut-être aussi longtemps que vous le dites, mais en quelle quantité ?

C’est cela l’essentiel. Allez lire ces deux articles bien informés pour constater l’importance de la quantité produite chaque année

- La fin progressive du pétrole

- Pénurie et fin progressive de l’uranium

Comme vous le voyez, nous arrivons à un moment crucial de la production d’énergie dans le monde.

En 2020-2030, l’uranium sera sans doute bien trop cher pour que l’électricité nucléaire soit compétitive avec les énergies renouvelables, même le photovoltaïque dont les coûts auront été divisés par 10 à 30.


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