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O.G.M. : quels risques pour l’Aube ?
Dans un article du 15 mai de l’Est-Eclair, tous nos parlementaires aubois ont trouvé le texte de loi en débat nationalement "équilibré".
Cela me fait réagir, car ce texte instaure de fait la culture des OGM sans précaution face au risque de dissémination. C’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’empêcher que le vent n’emporte des pollens contenant des gènes modifiés à des kilomètres d’une parcelle OGM et ne contamine des cultures voisines.
Il serait donc très difficile à l’avenir de produire sans O.G.M. si ce texte est adopté dans l’état. Les Appellations Contrôlées et l’Agriculture Biologique sont directement menacées, alors que les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers ces produits de qualité. Et si localement la Bio est assez peu développée, nous devons protéger notre Champagne et notre Chaource qui sont des A.O.C.
En réalité, il n’y a pas équilibre dans les arguments utilisés. Et ce qui est scandaleux dans la forme est de mettre au même niveau le fait de ne pas connaître les risques à long terme d’ingestion d’OGM sur la santé et la possibilité d’utiliser moins de pesticides sur ces plantations. Car dans le premier cas, il n’y a pas de retour en arrière possible. Quand les gènes sont dans la nature, on ne peut plus les retirer, ils vont se croiser, se recroiser et se reproduire…
Après l’exemple de l’amiante, où des scientifiques payés par les industriels ont fait croire à l’innocuité du produit, la santé des personnes devrait être le critère premier.
Or la firme Monsanto refuse de communiquer les résultats des tests sur les rats ayant absorbé du MON 863. De plus des expériences en Italie ont été arrêtées sur demande hiérarchique, alors qu’on avait commencé à constaté ds changements au niveau du foie de rats ayant ingéré des OGM…
Face à de tels doutes, l’argument utilisé par le Sénateur Adnot sur le risque que les autres pays ne prennent de l’avance dans ce domaine des biotechnologies devrait être de peu de poids. Les dizaines de milliers de morts de l’amiante devraient nous faire réfléchir.
Il faut donc encore approfondir les recherches avant d’autoriser la coexistence, qui conduit inexorablement à la contamination.
Il faut arrêter de privilégier l’intérêt financier des grandes firmes nationales contre l’avis de la majorité ( 58 % des Européens et 70 % des Français ), et contre la santé en général.
Le principe de précaution devrait trouver ici à s’exprimer pleinement.
Jean-Marc Massin
mise en ligne le samedi 14 juin 2008 , par Cécile Deharbe .
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