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rocade nord


Sainte-Savine, le 1er octobre 2008,

Monsieur le Commissaire-Enquêteur,

A une époque où les signes du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles, nous nous interrogeons sur la nécessité d’investissements qui ne vont pas contribuer à la réduction des rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. C’est le cas avec ce doublement qui va automatiquement inciter à rouler plus, donc à relâcher plus de CO².

En effet, les chercheurs ont récemment revu à la hausse leurs prévisions de montée du niveau de la mer ( 60 cm à 2 m ), suite à la fonte plus rapide que prévue de la calotte glaciaire arctique. La planète terre recelant de nombreux phénomènes complexes difficiles à modéliser, et il y a un doute important sur les données. Or la plupart des politiques se basent sur les chiffres inférieurs des fourchettes pour dire qu’il ne faut rien changer à l’essentiel. Pour notre part, nous préférons nous baser sur les hypothèses hautes, car ainsi nous sommes sûrs de protéger les générations futures et de faire les choix les plus sages pour ceux qui nous suivront. Les dernières constations ne vont pas du tout dans le sens du laisser aller : les espèces continuent à disparaître à la même vitesse, les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus nombreux et les glaciers fondent à vue d’œil.

C’est pourquoi nous demandons au Conseil général de mieux prendre en compte les aspects climatiques dans ce projet. Et ceci d’autant plus que certaines données manquent de rigueur. L’exemple le plus frappant est celui de l’estimation de l’évolution du trafic. Alors que nous sommes dans un contexte d’augmentation constante du coût des carburants, une croissance de 2 à 4 % est indiquée p. 38 du document d’enquête publique. On en arrive à des chiffres irréalistes qui ne peuvent être considérés au mieux que comme des hypothèses :

2006 : 31 400 véhicules / jour

2010 : 35 600

2020 : 38 800

2026 : 42 680

Pourtant, on assiste à une stagnation du nombre de kilomètres parcourus par les français depuis 2 ans ( source BIPE ), alors qu’une augmentation de 15 % avait été enregistrée sur les 8 années précédentes. En outre, si on veut atteindre l’objectif de division par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre, il faut réfléchir à des investissements autres que dans les infrastructures routières, car les progrès technologiques ne permettront que de diviser par 2 nos rejets gazeux, à kilomètres parcourus constants. Nous proposons de réfléchir à une autre utilisation des 19 millions d’euros en étudiant :
la liaison des communes proches des rocades par la TCAT : Torvilliers, Lavau, Creney, Villechétif, Buchères, Sainte-Germain, …
l’accélération du programme de vélovoie CAT et un réseau en étoile pour les relier aux communes de la première couronne du Départ
une aide au covoiturage
la mise en place de plans déplacement entreprises par zone d’activité
une projection pour une plus grande utilisation du réseau ferré ( tram-train ou omnibus, … )

En conclusion, nous vous demandons, Monsieur le Commissaire Enquêteur de surseoir à l’enquête publique afin d’étudier plus précisément les conjonctures en terme de trafic dans un cadre de volonté nationale de réduction des gaz à effet de serre.

Jean-Marc Massin, porte-parole des Verts-Aube

mise en ligne le samedi 11 octobre 2008 , par Cécile Deharbe Cécile Deharbe .


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