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60 ans de vie pour la centrale de Nogent


Voilà ce qu’on a pu lire dans nos journaux locaux « Les deux unités de production de la centrale de Nogent ont été mise en service en 1987-1988 pour une durée de 30 ans. En juillet 2009 l’AEN (autorité de sûreté nucléaire ) a donné son accord pour qu’elle puisse vivre une quarantaine d’année. Aujourd’hui l’objectif avoué serait plutôt de 60 ans  ».

Objectif avoué par le PDG d’EDF Henri Proglio. On aimerait en savoir plus : qu’est-ce qui fait que soudain une centrale prévue pour durer 30ans pourrait produire de l’électricité pendant 60 ans ? Je suppose que nos scientifiques avaient des bonnes raisons de penser que 30 ans suffisaient pour maintenir un maximum de sécurité et maintenant ils ont d’autres bonnes raisons qui n’ont peut-être plus rien à voir avec la sécurité…

¤ coût du démantèlement En France 34 sur 58 de nos réacteurs devaient être fermés ces prochaines années.

- La cour des comptes évaluent le démantèlement à 74 milliards d’euros,
- L’association « Sortir du nucléaire » à plusieurs centaines de milliards d’euros,
- EDF aurait provisionné 29,2 milliards d’euros au titre de la déconstruction globale. Fin 2003, la cour des comptes a évalué les fonds effectivement disponibles à 2,3 milliards d’euros.
- Le Royaume Uni estiment les coûts à 103 milliards d’euros pour 35 réacteurs
- Aux États-Unis (104 réacteurs), le Nuclear Regulatory Commission (NRC) évalue le coût du démantèlement à 300 millions de dollars par centrale nucléaire.

A lire des évaluations aussi différentes il paraît difficile voir impossible d’évaluer le coùt réel du démantèlement.

Si je comprends bien, ces centrales dont nous devions stopper le fonctionnement pour la sécurité de tous nous allons les faire fonctionner quelques temps encore : 20 ans. En prenant une telle décision on évite d’un coup la nécessité de reconstruire des centrales, la nécessité de les démanteler et le traitement des déchets qui vont avec. Je pense que pour les finances actuelles de la France, c’est une sage décision . Quand à notre sécurité … la vie n’est pas sans risque…Est-ce que dans 20 ans EDF et l’état français auront alors l’argent nécessaire pour assurer tous les démantèlements ? Après quelques crises comme celle que nous vivons est-ce que la priorité ira aux démantèlements des centrales et à la gestion des déchets ? Un petit tour sur internet nous apporte de nombreuses infos sur la centrale bretonne de Brennelis et son démantèlement que nous découvrons avec stupeur.

 ¤ La centrale nucléaire de Brennelis :

- Elle a fonctionné pendant 18 ans. Elle est une centrale de première génération de 70MW, les prochains démantèlement concerneront des réacteurs de 900MW. L e coût de son démantèlement est évalué à 482 millions d’euros (cour des comptes)
- Son réacteur a été arrêté en 1985 :
- A partir de 1996 démantèlement des parties périphériques moins radioactives.
- En 2006, sans enquête préalable et sans concertation EDF décide le démantèlement du bâtiment du réacteur.
- En 2007 le démantèlement est suspendu par le Conseil d’État pour insuffisance d’information du public : aucune enquête publique n’avait en effet été réalisée contrairement à ce qu’ordonne la loi.
- En mars 2010 : La commission d’enquête émet un « un avis défavorable au projet, présenté par EDF, de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement complet de l’installation d’entreposage de matériels de la centrale nucléaire des Monts d’Arrée »

Brennelis aurait dû être notre modèle en matière de démantèlement « un exemple avant de s’attaquer aux grosses centrales françaises et bien sûr un exemple à exporter. »En fait de modèle, depuis 1997 Brennelis ne cesse de faire parler d’elle mais pas forcément positivement. D’abord le rapport des agents de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) est accablant : fûts corrodés, déchets nucléaires mal enregistrés, locaux sensibles ouverts au tout-venant, taux de radioactivité sous-estimés... D’autre part des analyses réalisées par la CRIIRAD ont montré la présence de plutonium et d’actinium 127. On ne comprend pas pourquoi EDF a décidé de démanteler le bâtiment du réacteur si vite, alors que tout le monde semble d’accord sur ce point : Comme le taux de radioactivité décline au fil du temps, il vaut mieux laisser passer plusieurs dizaines d’années entre la fermeture du réacteur et son démantèlement, pour que cette dernière opération soit plus aisée et moins dangereuse

Encore une fois EDF et l’état français ont du mal à jouer la transparence et à nous proposer un véritable modèle de démantèlement. Mais en matière de nucléaire est-ce possible ? Comment se débarrasser des éléments radioactifs ? Nous n’avons pas de solution. Je comprends que M. Proglio souhaite garder en vie nos centrales le plus longtemps possible.

Annick Cordeuil

mise en ligne le samedi 5 juin 2010 , par Cécile Deharbe Cécile Deharbe .


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