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Autoroute Troyes-Auxerre : Le choix des Verts


L’actualité de cet été nous a rappelé à tous les dangers du réchauffement climatique. Tout le monde s’accorde aujourd’hui à reconnaître la responsabilité du transport routier, à travers les rejets de CO2, dans ces dérèglements du climat. Et pourtant, nos responsables locaux et nationaux n’en tirent toujours pas les leçons et s’obstinent à dire « l’autoroute nécessaire ».

D’abord, parce qu’il s’agirait de créer un axe des Pays-Bas à L’Espagne, sans passer par Paris. On oublie qu’il existe, c’est l’axe atlantique. S’agit-il de frêt routier ? Alors, développons d’abord le ferroutage ou le cabotage maritime ! (beaucoup moins polluant et coûteux) S’agit-il de flux touristiques ? Aménageons les voies existantes. Elles permettront à ces touristes de plus facilement s’arrêter et découvrir notre région. L’autoroute, nous dit-on, serait un atout économique pour notre région. Sans doute, l’échangeur autoroutier au Sud de Troyes permettrait quelques retombées. Mais, sur le reste du trajet (la plus grande partie) : rien n’est à espérer puisqu’il n’y aurait aucune sortie. Au contraire, des aménagements permettraient d’envisager davantage d’échangeurs donc davantage de retombées économiques pour le sud du département.

Mais, nous affirme-t-on, le trafic routier actuel à Saint-Germain justifierait la construction d’une autoroute. Certes, d’une autoroute entre Troyes et Saint-Germain ! Mais, sur l’ensemble du trajet, ce trafic reste inférieur au seuil de rentabilité. On ne peut engager des dépenses aussi importantes avec l’argent des citoyens. Si l’on construit, aujourd’hui, cette autoroute, nous dit-on, le seuil fatidique serait atteint d’ici quelques années (en 2020 !!). Quel étrange raisonnement ! Veut-on construire des autoroutes pour augmenter le trafic routier ?!! Nous souhaitons au contraire diminuer ce trafic pour réduire la pollution. Le pouvoir politique et l’argent des citoyens ne sont pas là pour soutenir l’inflation d’un trafic routier polluant mais pour choisir les meilleures voies d’un développement durable. On prétend que cette autoroute réglerait les problèmes de sécurité de la RN77 ? En quoi une autoroute empêcherait-elle à des chauffards de traverser ces villages à toute allure ? Les problèmes resteront et les usagers locaux de la RN77, les riverains des villages traversés continueront à subir les dangers de cette route ! Des aménagements ponctuels et ciblés (contournement des villages, voies de dépassement...) seraient bien plus efficaces et beaucoup moins coûteux ! On nous dit que l’autoroute serait payée par l’Etat alors que la 2x2 voies le serait par les aubois. Est- ce cela l’intérêt général que de faire payer à tous les français un projet si coûteux et si contesté ? La différence de coût (1450 millions d’euros pour l’autoroute contre 760 à 850 millions d’euros pour la 2x2 voies) nous oblige, au nom de l’intérêt général, à choisir le second projet. Enfin, et sans rougir, on nous laisse entendre que l’autoroute permettrait de réduire le bruit, d’avoir un trafic plus fluide donc de diminuer la pollution. Construire une autoroute : c’est à coup sur soutenir l’augmentation du trafic routier donc accroître les émissions de CO2 à l’origine de l’effet de serre. Le trafic à vitesse élevée (130 km/h) provoque une surconsommation donc une surpollution scientifiquement prouvée. La construction d’une autoroute a de réelles conséquences sur le processus d’écoulement des eaux. Le bétonnage autoroutier n’est donc pas anodin pour l’environnement.

Nous le voyons, tous les arguments des partisans de l’autoroute s’écroulent s’il l’on veut bien faire preuve de sagesse pour nous même et pour les générations futures. A moyen terme, nous estimons que, raisonnablement, la nécessaire lutte contre l’effet de serre implique de mettre un terme à la politique du « tout-autoroute ». Il convient pour cela de développer le ferroutage (camions sur rails), plus sûr, plus économique, plus écologique.

A court terme, l’aménagement de la RN77 peut permettre d’améliorer, à un coût moindre, la liaison Troyes-Auxerre. Pour cela, la mise en place de contournantes autour des agglomérations et de voies de dépassement semble la solution la plus pertinente. Ces choix permettront d’accompagner un développement économique durable, sûr et écologique.

Ce débat sur l’autoroute a de toute évidence une portée locale mais aussi régionale. Il nous pose la question du mode de développement que nous souhaitons pour notre région. Voulons-nous un développement durable, respectueux des équilibres écologiques et des générations futures ? Ou voulons-nous au nom d’intérêts locaux et partisans sacrifier notre qualité de vie ? Chacun a le pouvoir d’agir pour l’intérêt de notre planète.

Françoise Delplanque et Pascal Houplon

mise en ligne le mardi 16 novembre 2004 , par Pascal Houplon Sans logo .


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